REPLAY DU MARDI 18 MAI 2021

L'avenir des cabinets passe-t-il
par la diversification d'activité

Animé par :

Programme :

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Les enjeux d’une inéluctable transformation

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Quelles alternatives pour les thérapeutes ?

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Comment la profession s’organise-t-elle ?

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La diversification d’activité vue du cabinet 

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Tous sur les enjeux financiers

Intervenants

Questions posées sur le chat en direct : 

Question 1 : Comment voyer vous l’importance du hors convention dans vos actes à l’avenir ? Pensez-vous y apporter une place plus importante à terme ?

Alexandre PILON : Je pense qu’on se dirige sur le hors convention par intérêt et curiosité mais c’est un modèle économique fiable et stable si il y a une demande des clients.

Question 2 :  La diversification d’activité n’est-elle pas synonyme de hors convention ?

Dan HALLIFAX : Non. Hors convention signifie que l’on va pratiquer dans un cadre à des prix non conventionnés. Or on peut très bien avoir des soins qui sont facturables mais qu’on peut faire rentrer dans le prix de la convention. Là où cela pose un problème, c’est si l’investissement financier c’est si le matériel ne rentre plus dans le modèle économique, cela devient du don tout comme le temps que cela prend dans le soin.
La diversification, c’est comment nous nous percevons notre métier.

Question 3 : Aujourd’hui, la profession est clivée entre ceux qui pratiquent les actes individuels qui ne rémunèrent plus et empêchent la création de cabinets modernes, et les actes multiples qui sont rémunérateur mais font perdre de la qualité. Comment trouver un équilibre ?

Jean-Jacques GAUTHIER : Constat évident ! L’équilibre est assez difficile à trouver pour ne pas dire impossible ; la solution est, de fait, la diversification vers des pratiques hors nomenclature (avec une tarification en adéquation avec le coût de la vie) et évite de sombrer dans les soins multiples (non qualitatifs, peu efficaces et qui donnent une mauvaise image du praticien kiné) pour avoir une rémunértion convenable.
L’exemple du massage est assez significatif : Facturé entre 1,30 et 1,80€ la minute dans l’univers hors convention (Spa, Thalasso, Thermal etc.) l’acte kiné de référence en AMS7, 5 à 16,13€ donnerait un massage de 12mn (si l’on retient le tarif le plus bas à 1,30€ la minute). Irrecevable pour la CPAM et/ou le patient. Le problème de fond reste le tarif de l’acte kiné qui n’a pas suivi l’augmentation du coût de la vie.

Alexandre PILON : Pour ma part, le modèle le plus simple à mettre en place, le moins
coûteux en investissement, le plus efficient pour les patients, tout en restant économiquement sain pour le Kinésithérapeute repose sur :

    • Un soin individuel manuel de 20 min pour : thérapie manuelle,
      physiothérapie, massage, travail postural, drainage bronchique…
      Tout ce qui demande une action, un guidage ou un contrôle
      du Kinésithérapeute. Cela se déroule en salle de soin.
      C’est aussi pendant ce temps-là que le Kinésithérapeute
      enseigne des exercices au patient.
    • Un temps de pratique au cabinet sur le plateau technique
      en autonomie sur les exercices que le patient aura vu au
      préalable avec le Kinésithérapeute, et se fera réguler en
      soin individuel à chaque séance. 10 à 20 min (voire +).
      Ces exercices pourront se faire en poids du corps ou avec
      des haltères, sur table ou au sol, avec du matériel ou non,
      en jardin extérieur ou en piscine si le cabinet en est équipé.
    • Un temps de pratique à domicile pour revoir et bien
      intégrer les exercices et conseils vus en cabinet, ainsi que
      les pratiquer au quotidien, surtout entre les séances, afin
      de garder une courbe de progression optimale. 20 à 30 min.

Ainsi, chaque patient bénéficie d’au moins 30 min de soins
au cabinet à chaque séance. Pareil à domicile.
Le Kinésithérapeute, lui, peut voir efficacement 3 patients
par heure, ce qui reste économiquement viable.

Question 4 : Y-a-t’il des accompagnements possibles pour aider à monter des dossiers de Maison Santé-Sport ?

Jean-Jacques GAUTHIER : Oui, faire confiance à un consultant spécialisé ou se rapprocher de structures qui fonctionnent déjà. Analyser le modèle existant et à partir de ces éléments construire son projet en intégrant ses spécificités locales, environnementales…etc. (Le simple copié collé ne conduit pas toujours à la réussite)!

Alexandre PILON : Il faut s’adresser aux Ministères de la Santé et des Sports ainsi qu’à
l’ Agence Régionale de Santé (ARS) :
https://sports.gouv.fr/IMG/pdf/dp_maisons_sport_sante__2021.pdf
https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/instruction_351_280912-2-2.pdf

Question 5 : Par quel modèle est-il possible pour un cabinet conventionné de finalement voir plus d’un patient par 30 minutes comme recommandé par la sécurité sociale… Quand en cabinet individuel, la Sécu martèle de ne pas dépasser ce chiffre?

Jean-Jacques GAUTHIER : Pas de modèle ou de solution miracle. Un seul patient avec 30mn de soins est un acte en AMS7,5. L’équilibre financier est impossible. La seule solution est dans le soin main libre (exemple de la Pressothérapie) qui permet au MK de traiter deux patients en simultané.

Question 6 : Y-a-t’il des subventions possibles dans l’organisation d’un parcours
pluri-professionnel ?

Alexandre PILON : Si la question est de savoir si le patient bénéficiera de remboursements
vis-à-vis de ses différents soins / thérapeutes, il faut vérifier la prise en
charge de la Sécurité Sociale et de la Mutuelle pour chaque soin
individuellement (Ostéopathie, Podologie, Naturopathie…).
Il n’y a pas (encore ?) de « forfait global » de soins : une enveloppe de prise
en charge par pathologie, que le patient utilise pour effectuer des séances
chez différents thérapeutes… Un nouveau modèle économique ?

Si la question repose sur la création d’une Maison de Santé, toutes les
réponses seront dans la prochaine émission Mardi Santé CMS UNIM
du 1er Juin 2021 !
Des aides existent :
https://www.iledefrance.fr/aides-aux-maisons-de-sante-pluriprofessionnelles
-msp-centres-de-sante-et-cabinets-de-groupe