REPLAY DU MARDI 29 JUIN 2021

Formation continue : une étape stratégique vers l'expertise

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Programme :

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La formation classique ne serait-elle pas un modèle en perte de vitesse ?

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Toutes les clés pour faire de la formation un tremplin vers l’expertise

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Devenir formateur : franchir le pas

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Prêt pour briser la routine

Intervenants

Questions posées sur le chat en direct : 

Question 1 : Internaute : L’attrait des kinés pour la formation n’augmenterait il pas si on était plus inventif dans la forme de ces formation ?

Jacques VAILLANT : Il me semble que ça bouge justement… La crise de la Covid a peut-être été un booster assez intéressant puisque déjà il a fallu passer au distanciel qui probablement n’a pas été spontanément le modèle privilégié par les organismes de formation… Il y a des compétences qui peuvent tout à fait s’acquérir en distanciel, mais effectivement s’il s’agit d’un geste très technique, on comprend bien qu’il est nécessaire d’être présent et de pouvoir être auprès de ses collègues; mais je pense que ça a été un booster intéressant et que c’est vraiment le mix de ces différents modèles qui va probablement révolutionner les choses.

Laurent PATRIS : On essaye d’être inventif dans la forme, et effectivement le Covid nous a donner un coup de boost, mais avec des formats ou c’est purement la théorie qui peut être adaptée en e-learning ou en visio, et ça donne peut-être plus de souplesse, moins de contraintes…il ne s’agit pas forcément de plus d’originalité mais plus de souplesse oui certainement.

Anthony BACHELIER :  en tant que formateur et concepteur, on essaye de s’y intéressé de plus en plus. Ce qu’il faut déjà, c’est la répétition. La répétition des gestes techniques, et sans le présentiel, ce n’est pas possible. L’interaction sociale est indispensable du point de vue des formations. Alors oui, à distance c’est bien mais en aucun cas la formation à distance ne peut nous donner toutes les clés pour nous thérapeutes. Aujourd’hui il existe des jeux interactifs qui sont extraordinaires, dans le domaine de l’entreprise ils connaissent ça beaucoup mieux que nous; mais nous l’utilisons également un petit peu au travers de QCM par exemple. Mais je pense que l’essentiel doit passer par le pratico-pratique, en tout cas c’est ce que cherche le thérapeute lorsqu’il vient se former.

Question 2 : Internaute : Parmi les thématiques abordées en formation, l’accompagnement psychologique du patient n’est à mon sens pas assez présent, qu’en pensez-vous ?

Anthony BACHELIER : Et bien c’est un domaine que j’affectionne particulièrement, sans en être expert… mais oui par rapport à l’écoute, par le TP on sait qu’il est primordial de connaître se domaine là, qu’on ne maîtrise pas suffisamment. Après, je ne connais pas très bien les nouveaux programmes en kinés, mais je n’ai pas l’impression qu’on l’évoque beaucoup… or en tant que thérapeute il faut avoir une bonne écoute et pour moi, cet aspect psychologique est vraiment fondamental.

Stephane LADOUCETTE : En ce qui me concerne, il s’agissait de l’un des  reproches que j’avais dans la formation initiale : le fait que cet aspect psychologique ne soit pratiquement pas abordé qui est difficile pour nous en tant qu’étudiant lorsqu’on est confronté en stage à la douleur, la mort etc. On se retrouve vraiment dépourvus face à ces patients là… C’est un réel manque. Alors je ne sais pas aujourd’hui dans la formation initiale dans quelle mesure cet aspect est pris en compte.

Jacques VAILLANT : ça a été renforcé avec le nouveau programme de formation. Il y a eu des choix faits par rapport à une technicité, qui était très développé dans l’ancien programme de 89, avec justement une volonté d’ouvrir culturellement et sur ces aspects sciences humaines et sociales dans l’aspect pratique de tous les jours entre ces futurs professionnels et les patients. Après, il faut « tricoter » réellement sur le terrain pour que ça puisse être efficace.

Stephane LADOUCETTE : Lorsque j’étais au CERS Capbreton, j’avais l’impression qu’il y avait une disparité entre les étudiants en fonction de leur école. On parlait d’éducation thérapeutique, et après ma formation, lorsque j’évoquais ça avec les stagiaires, certains répondaient que oui ils l’avaient vu ou que non ils ne l’avaient pas vu…

Question 3 : Internaute : Je trouve que l’évolution des contenus de formations à parfois un train de retard sur l’évolution des technologies existantes pour le soin des patients. Quel est votre avis ?

Laurent PATRIS : Je ne que être d’accord avec ça. Avec les technologies on fait très attention car elles imposent aux kinés de s’équiper donc d’investir.. donc il ne faut pas faire de la techno pour de la techno; mais évidemment il y a tellement d’évolutions et de choses qui sont en train de se faire aujourd’hui donc ça serait vraiment bête de passer à côté et de ne pas en tenir compte… En plus de ça, le niveau d’investissement diminue tous les jours.

Jacques VAILLANT : Pour parler de sport, on voit bien que beaucoup de technologies qui étaient complètement hors de prix, je pense à tout ce qui est accéléromètre par exemple, on en a tous sur nos smartphone aujourd’hui qui permet déjà de faire de l’évaluation quantitative et qualitative de la marche… et il y a encore 10 ans c’était complètement inaccessible pour un kinésithérapeute.. il fallait un laboratoire de recherche pour avoir les moyens. L’innovation grand public rejaillit donc sur notre profession, et peut donc rejaillir sur la formation.

Stephane LADOUCETTE : Par rapport à mon domaine de prédilection qui sont les neurosciences, il y a vraiment une différence souvent car les solutions se développement très vite aujourd’hui que les formations ont parfois du mal à les rattraper…donc il y a souvent un décalage c’est vrai.

Question 4 : De plus en plus de confrères et consoeurs souhaitent aujourd’hui faire de la formation, et justement n’y a t’il pas trop de kinés qui s’improvisent formateurs  ?

Jacques VAILLANT : Aujourd’hui pour être formateur, il ne faut montrer aucun justificatif particulier… La qualité est jugée par les consommateurs en l’occurence les consommateurs de formation. Dans ce cas le bouche à oreille joue un réel rôle.

Question 5 : Intervenir devant du public n’est pas chose aisée pour tout le monde…Existe t’il des formations pour apprendre à former ?

Stephane LADOUCETTE : Oui moi j’ai fait une formation mais c’était une formation en interne, après je ne sais pas s’il existe des formations de formateurs…D’ailleurs je ne sais pas s’il existe de diplôme de formateur…

Jacques VAILLANT : Oui tout à fait il y a des diplôme universitaires (DU) puis il y a des licences, maitrise voir master de science de l’éducation qui peuvent être orientés formation de formateurs